Michel RONDET

Fondateur des syndicats et fédérations des mineurs de France
1841 – 1908

Michel RONDET est né au Chambon-Feugerolles 17 août 1841
A 14 ans, il commence à travailler comme ouvrier aux mines, suivant en cela l’exemple de son père et de ses frères. Il épouse le 28 mai 1862, à la Ricamarie Francine PEYRON dévideuse, vivant chez ses parents au lieu-dit Le Brûlé. Ils auront 8 enfants

Un mineur militant syndicaliste et républicain.
Il est l’un des fondateurs de la Fraternelle ( 1866 ), société de prévoyance des ouvriers mineurs, dont il devient le vice-président à 25 ans. La Compagnie de Montrambert saisit le premier prétexte pour le licencier en janvier 1868. Il doit trouver un moyen d’existence et devient épicier à La Ricamarie. Au moment des élections législatives de 1869, il soutient Bertholon, candidat républicain contre Charpin-Feugerolles qui a obtenu l’appui de la Fraternelle

Monument commémoratif de la fusillade du Brûlé
42 - La Ricamarie

Présent lors de la fusillade du Brûlé le 16 juin 1869, il est dénoncé comme responsable de la tuerie, condamné à sept mois de prison, puis gracié. Appelé comme inspecteur de police à Saint-Étienne par le maire Pierre BOURDAREL, il est envoyé le 24 mars 1871 au club de la Vierge pour calmer les partisans de la Commune de Paris. Il ne participe pas aux événements du 25 mars, mais est néanmoins incarcéré comme communard puis libéré en juillet pour nourrir sa famille. Il est alors condamné par la cour de Riom à 5 ans de prison. Après un passage à Belle Ile, il effectue sa peine à Landerneau puis est transféré un temps à Saint-Menehould pour avoir participé à une mutinerie. Il y mûrit ses conceptions politiques.

Une figure nationale.
Il réussit à retrouver une place de mineur dans la Compagnie de Beaubrun,  mais il est renvoyé une nouvelle fois pour action syndicale. Il est délégué par le syndicat des mineurs au congrès socialiste de Saint-Étienne et s’y fait remarquer : pour lui, l’organisation syndicale doit précéder l’avènement d’une société socialiste. Il est élu secrétaire général du syndicat des mineurs de la Loire le 23 décembre 1881 et se voit octroyer un salaire de 150 francs. Permanent, il va s’imposer comme le trésorier et l’organisateur, en un mot, l’homme indispensable. Son action s’élargit au plan national au Congrès corporatif des mineurs (octobre 1883 ) qui voit la naissance de la Fédération nationale des Mineurs dont il va être le secrétaire fédéral pendant 13 ans ce jusqu’en 1896. Négociateur à la Commission Parlementaire relative aux ouvriers mineurs, il défend une politique qui vise à améliorer concrètement la situation des mineurs et ne montre guère d’enthousiasme pour le Grand Soir ou la Grève générale. Lors des élections législatives de 1889, il soutient la candidature du maire de Saint-Étienne, Camille GIRODET contre les socialistes révolutionnaires et, en représailles, les syndicalistes les plus avancés réussissent à l’évincer du syndicat des mineurs de la Loire. Contesté chez lui, il reste apprécié à l’extérieur. En 1895, il participe activement au Congrès de Lens qui décide de repousser le projet de grève générale et à divers congrès internationaux. Paris ( 1891 ) – Bruxelles ( 1893 ) – Berlin ( 1894 ). Il a inspiré diverses lois : sur les délégués mineurs, sur l’emploi des enfants dans les mines et sur les caisses de secours et de retraites. Il rencontre notamment Jules GREVY et Jean Casimir PERIER. Il occupe diverses fonctions politiques locales : conseiller d’arrondissement (1883-1889), conseiller municipal de Saint-Étienne sous Girodet, directeur de la Caisse d’Épargne. Sa notoriété d’envergure nationale a suscité bien des jalousies à l’encontre du « pontife dédaigneux des mineurs ». Ayant reçu une mention honorable comme sauveteur après la catastrophe du puits Chatelus (1er mars 1887), certains protestent et Rondet renvoie son diplôme au préfet, demandant qu’on en fasse don aux accusateurs. Les socialistes révolutionnaires reprochent à ce républicain socialiste d’avoir été trop modéré, de refuser le collectivisme. Ses dernières années sont difficiles : il perd sa femme en 1890 et souffre des maux des mineurs. Il occupe un emploi de surveillant des travaux d’adduction des eaux du Lignon
Il décède à l’hôtel SARDA, au pont de l’Enceinte

Il est enterré en grande pompe le 23 septembre 1908 au cimetière du Crêt de Roc de Saint-Etienne

La statue de bronze réalisée par Joseph LAMBERTON,
grâce aux dons des syndicalistes de la CGT, a trouvé sa place à la Ricamarie

Page réalisée avec l’autorisation de Claude CHERRIER,
auteur de Michel Rondet. Biographie, Saint-Étienne 1993.

Page envoyée par Roselyne ANZIANI