Abbé Antoine ROCHETTE (1854-1939)
Curé de Vendranges, botaniste.

 

 

Biographie :

Antoine ROCHETTE est né le samedi 18 novembre 1854, à six heures du soir, à la Ferme de la Grabilière (autrefois appelée "La Garbillery", actuelle maison COHAS), à SAINT-ROMAIN-D'URFE (Loire).

"La Garbillery", (actuelle maison COHAS), à SAINT-ROMAIN-D'URFE. Le mot "Garbilleria" ou "Garbillery", en parler local, veut dire "endroit où l'on remise les "garbes" ou les gerbes (de genêts, ou de foin) ",
on pourrait aussi traduire par "Les Granges" du Château de Genêtines, car, sur les actes d'état-civil, tous les habitants de cette ferme (PROST, GARDETTE, ROCHETTE, COHAS) sont dits comme profession "Grangers à Genêtines".

 

"La Garbillery", à SAINT-ROMAIN-D'URFE (Loire).

Il était le troisième des huit enfants (deux garçons et six filles), de Guillaume ROCHETTE, fils de Claude ROCHETTE et de Jeanne REJONY, lequel avait épousé, le 19 octobre 1847, sa cousine germaine, Denise REJONY, fille de Guillaume REJONY et d'Anne VERNAY. Son père était un agriculteur notable de la commune dont il fut conseiller municipal et officier d’Etat civil, pendant les municipalités conduites par le Comte de Sugny. Elevé à St Romain puis au petit séminaire des Salles, enfin au grand Séminaire de St Irénée à Lyon. Au recrutement militaire de 1874, il est dispensé de service national comme ecclésiastique.


NEULISE, place de l'église.
 
A l'âge de 27 ans, il fut ordonné Prêtre, le 11 juin 1881, et la même année en octobre, il fut nommé Professeur à l'Ecole Cléricale Saint-Denis de la Croix-Rousse, à LYON.

A l'âge de 29 ans, il devint Vicaire, à NEULISE (Loire), le 23 juin 1883, en même temps que son compatriote de SAINT-ROMAIN-D'URFE, Guillaume DREVET, auquel il succéda comme Curé de VENDRANGES (Loire),

à l'âge de 44 ans, le 27 octobre 1898. Ce jour-là, il se présenta devant le Conseil de Fabrique, dont le président était Jean BOYER. Il exhiba la Commission signée par Monseigneur VINDRY, Vicaire Général, et marquée du Sceau de l'Archevêque de LYON.


Il restera Curé de VENDRANGES, pendant 41 ans (du 27 octobre 1898 au 16 mars 1939) dans les périodes difficiles pour les ecclésiastiques de la Loi Séparation, jusqu'à sa mort survenue le 16 mars 1939.

Il retournait fréquemment dans sa paroisse natale, à SAINT-ROMAIN-D'URFE. Il emmenait parfois avec lui, le Choeur de Chant, le Conseil de Fabrique, de jeunes séminaristes et aussi certains de ses paroissiens à qui il aimait faire visiter sa ferme natale de la Grabilière.
A la fin de sa vie, lorsqu'il reçut la Mozette d'Archiprêtre honoraire, il réunit une centaine de ses parents, amis et paroissiens, et ce fut l'occasion d'un bon repas campagnard, dans une grange, prés de CHAMPOLY.

 

VENDRANGES (Loire).


VENDRANGES (Loire).
 
Forte personnalité, passionné de latin et de grec, de théologie, et surtout de botanique, il reçut, à la Cure de VENDRANGES, pendant une grande partie de sa vie, deux ou trois élèves à l'année (séminaristes en retard dans leurs études de théologie, ou bien malades) qu'il rattrapait. Certains venaient même du Midi ou du Nord de la France.
Des roannais connus, Amédée Morel ou Hubert Hénot, peuvent rappeler encore ce souvenir. Un jour par semaine, il les emmenait en promenade et en visite dans les fermes avoisinantes.


Le Jardin de sa Cure, accolé à l'église de VENDRANGES, était un merveilleux Jardin aux plantes rares. De par sa passion, l'Abbé Antoine ROCHETTE était devenu un botaniste réputé et surtout reconnu par ses pairs. Il se rendait souvent à LYON, au Jardin des Plantes, où il procédait à des échanges de spécimens rares. Tous ses invités, tous les paroissiens qui passaient à la cure, avaient droit à la visite de son Jardin et, pour chaque plante, il donnait une explication, ainsi que ses vertus médicinales, en partant du nom latin ou grec jusqu'au nom vulgaire. Il s'était constitué à la Cure de VENDRANGES un herbier particulièrement riche, que ses confrères botanistes venaient, parfois de loin, consulter.
Son chef d’œuvre fut malheureusement abandonné dans la cure de Vendranges et tomba en poussière… il n’en reste qu’une page photographiée

 

Herbier de l'Abbé Antoine ROCHETTE.

Antoine ROCHETTE fut sûrement le Curé de VENDRANGES qui eut le plus grand rayonnement et qui fit parler le plus de lui. Il fut très aimé de ses paroissiens et, aujourd'hui même, il n'est pas rare que les jeunes générations de VENDRANGES savent qui il était. Il était affable, très bavard, enjoué, farceur. On raconte qu’il aimait donner rendez-vous à ses confrères ecclésiastiques et sur place ne se gênait pas pour leur faire peur en imitant le cri des corbeaux. Il avait le don de l’imitation. Il aimait la vie paysanne, rustique, dont tous les détails de la vie matérielle l’intéressait au plus haut point : il emmenait ses élèves voit battre le beurre… Il était aussi grand connaisseur des oiseaux que des plantes.

Des articles de presse après sa mort ont rappelé avec insistance l’énergie qu’il mettait au développement de la presse et son prosélytisme journalistique.
En 1908, il fit acheter la Bannière de SAINT-GENEST (le Saint Patron de VENDRANGES), grâce à un don anonyme.
En 1911, la Paroisse de VENDRANGES connut une Grande Mission.
En 1920, la Paroisse participa avec la Commune, aux frais d'érection du Monument aux Morts de la Grande Guerre.

L’iconographie restreinte qui nous reste de l’Abbé ROCHETTE nous le montre toujours en compagnie de ses deux fidèles amis : son chien Vidocq et sa bonne, qu’il appelait d’une formule ironique ″mon gouvernement″ :

La plus connue fut Mademoiselle Marguerite BITTON (originaire de Neulise où elle était née le 6 mars 1854. Elle y est enterrée) C’est une nommée Marie POYET qui lui succéda dans les dernières années.

Au début de l'année 1939, l'Abbé Antoine ROCHETTE, qui aurait eu 85 ans à l'automne suivant, atteint de la gangrène à une jambe, tomba gravement malade. Il fut transporté à l’hôpital de Roanne et de là, transféré à Lyon, à l'Hôpital Saint-Joseph, 7 rue Professeur Grignard, où il décéda le jeudi 16 mars 1939, à quatorze heures. Sans doute dans une grande sagesse et sérénité. Dans la voiture qui le conduisait couché dans la descente de Vendranges, bien loin de se plaindre et gémir, il s’occupait à deviner les lieux qui lui était chers : « ça y est, on est au Pont Verdiat… »

Il fut inhumé quelques jours plus tard, au Cimetière de SAINT-ROMAIN-D'URFE, en présence d'une foule immense qui le pleurait.


SAINT-ROMAIN-D'URFE
 
« Le JOURNAL de ROANNE » 21 mars 1939

Aujourd'hui, sa tombe est toujours fleurie par les descendants de ses deux soeurs, Jeanne ROCHETTE et Jeanne-Marie ROCHETTE (Les familles COHAS et BARLERIN de SAINT-ROMAIN-D'URFE).

René COHAS,
arrière petit-neveu de l’Abbé ROCHETTE,
en pèlerinage sur les traces de ses ancêtres, retrouve à Vendranges le souvenir très présent encore du Curé botaniste A qui il dédie de façon posthume ce travail de généalogie sur les ROCHETTE de Saint-Romain d’Urfé…

 

René COHAS.

 


Généalogie de l'Abbé Antoine ROCHETTE :

Génération 1

1 - ROCHETTE Antoine, Curé de Vendranges, ° 18.11.1854 à St-Romain d’Urfé, + 16.3.1939

Génération 2

2 - ROCHETTE Guillaume
3 - REJONY Denise

Génération 3

4 - ROCHETTE Claude
5 - REJONY Jeanne
6 - REJONY Guillaume
7 - VERNAY Anne

 

Page envoyée par René COHAS