TARTARAS
D'après les actes paroissiaux 1673-1792
II. La paroisse de Tartaras, brève présentation géographique et historique :
Située sur la rive gauche du Gier qui la sépare au Sud de Châteauneuf (42) (alors Rive de Gier), et de Trèves (69), la paroisse de Tartaras est bordée à l' Est par le Lozange, ruisseau affluent du Gier, qui la sépare de la paroisse de Dargoire (42), au Nord elle est limitrophe de Saint Jean de Touslas (69), et à l' Ouest de Saint Maurice sur Dargoire (69).
Au point de vue administratif, Tartaras dépendait religieusement du Diocèse de Lyon et juridiquement de la Baronnie de Dargoire Châteauneuf, qui dépendait elle-même du Comté de Lyon dont les seigneurs étaient les Chanoines-comtes du Chapitre de Saint Jean : C'était "Tartaras en Lionois"
Si, depuis sa création en 1790, la commune a gardé les mêmes limites, elle fit d'abord partie du grand département de Rhône et Loire. Après les événements lyonnais de 1793, à l'issue desquels la ville perdit jusqu'à son nom pour devenir la "ville affranchie", nous savons que le département, toujours par mesure de rétorsion, fut séparé en deux pour donner naissance au petit département du Rhône autour de Lyon et au département de la Loire dont le chef-lieu fut successivement Feurs en 1793, Montbrison en 1801, et Saint-Etienne depuis 1855…
Dès lors, comme Dargoire sa voisine, Tartaras appartint au département de la Loire. Si nous regardons une carte nous voyons que Tartaras fait une espèce de hernie de ce département dans le Rhône, en effet les mines de charbon qui se trouvaient là n'ont pas été jugées devoir être séparées du bassin minier de Rive de Gier … Mais cette histoire sort des limites de notre sujet qui, lui, s'arrête en 1792.
L'origine du lieu semble remonter à l'Antiquité comme en témoigne le nom provenant du gaulois "tartos" qui signifie "dard" ou "lance" (1) et c'était peut-être, comme il a été suggéré la maison de Tartarus (2).
Mais, dans les textes, Tartaras apparaît en 1168 comme dépendance de la célèbre abbaye bénédictine de l' Ile Barbe située au nord de Lyon. Ces moines avaient établi là, au-dessus du Gier, un prieuré dont il subsiste peut-être aujourd'hui, à gauche de l'église quelques pans de mur et une jolie porte. On peut donc penser que la paroisse naquit et se développa au Moyen-Age, autour de ce prieuré.
Clément Desgranges dans la "Grande encyclopédie du Forez et des communes de la Loire, la vallée du Gier-le Pilat" écrit: "En 1225, cette abbaye (l' Ile-Barbe) nommait à la cure de l'église paroissiale de cette bourgade dont le prieuré était sous le vocable de Saint Loup". Notons que St Loup était également l' un des saints vénérés dans l' abbaye de l'île de la Saône dédiée elle même, à l'origine, à St André et à tous les apôtres. (3)
En feuilletant les registres de catholicité, nous constatons que la paroisse comprenait, aux XVII° XVIII° siècles, quatre principaux lieux de peuplement.
Au sommet du mamelon (320 mètre d' altitude), nous avons le bourg proprement dit, autour de l'église datant du XVI° siècle et de son clocher trapu qui semble antérieur. L'église, comme en témoigne les registres, fut restaurée en 1715 mais contrairement à ce qui est écrit sur un panneau qui se trouve à l'intérieur, Jean Bret, le riche meunier des moulins Glatard, ne semble être pour rien dans cette restauration, car sa signature ne figure pas au bas de l'acte de bénédiction du sanctuaire (4). En revanche, comme le signale sa pierre tombale, c'est lui qui fit bâtir la chapelle où elle se trouve, à gauche dans l'église (5).
Les maisons étaient habitées par des vignerons et des laboureurs mais aussi par quelques artisans et commerçants, nous y reviendrons.
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Nom de rue, près de l'église. |
Tombe de Jean BRET |
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L'inscription:
"JEAN BRET MARCHAND ET JEANNE LAURENSON SA FEMME ONT FAIT CONSTRUIRE LA CHAPELLE L'AN 1712 CEUX QUI VIENDRONT S'Y PLASSER VOUS DIRONT REQUIESCANT IN PACE" |
Le deuxième lieu de peuplement est situé au nord-est, dans le fond du vallon où coule le Lozange. Appelé le "Bourg de Dargoire", Il se trouve sur la rive droite de ce ruisseau qui le sépare de la paroisse de Dargoire (6) proprement dite qui était le plus souvent desservie par un vicaire de "Saint Jean à Toulas" dont elle était paroisse annexe.
Aujourd'hui ce Bourg de Dargoire fait toujours partie de la commune de Tartaras bien que seule la rue, sous laquelle le Lozange se trouve maintenant canalisé, le sépare des maisons de Dargoire. Il ne faut donc pas confondre le Bourg de Dagoire, paroisse et maintenant commune de Tartaras avec la paroisse et commune de Dargoire !
Situé sur une très ancienne route de Vienne à Feurs datant des Romains qui ont laissé à Dargoire quelques traces, le Bourg de Dargoire fut, à l'époque que nous étudions, un lieu important, aussi peuplé que le centre de la paroisse et avec des artisans et commerçants encore plus nombreux, là encore nous y reviendrons.
Le troisième lieu de peuplement se trouve à l'ouest de la paroisse et s'appelle Murignieu (qui s'écrit actuellement Murigneux) (7). C' était un lieu habité essentiellement par des vignerons et des laboureurs.
C'est là qu'est né, issue d'une famille paysanne, Charles BOSSUT, célèbre mathématicien de l'Encyclopédie (Tartaras 11/8/1730 – Paris 14/01/1814) trop oublié aujourd'hui. Son buste sculpté par G. SALENDRE trône au sommet d'un monument inauguré le 5 juin 1932, sur la place à droite de l'église paroissiale.
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Plaque Charles Bossut
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Buste Charles Bossut |
Maison Bossut |
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Enfin le quatrième lieu se trouve au sud, le long de la rivière du Gier qui faisait tourner alors les molins (moulins) du Pont de Perseÿ et, plus en aval, les moulins Glatard.
Ces moulins et les terres qui les entouraient furent les propriétés des LAURENÇON puis de Jean BRET époux de Jeanne LAURENÇON et de leurs héritiers.
L' emplacement des moulins Glatard ou de chez Glatard, appelé parfois Liotard, est bien visible aujourd'hui, un moulin, toujours là, y fonctionnait il n'y a pas si longtemps et le lieu est toujours indiqué sur les cartes.
En revanche le Pont de Perseÿ semble faire partie aujourd'hui des lieux disparus et même oubliés, j'ai eu plus de mal à le situer ainsi que ses moulins. Il faut dire que l'endroit a été fort bousculé par la construction du canal royal, du chemin de fer et puis, bien plus tard, par celle de l'autoroute ! Mais grâce à la gentillesse de notre ami Georges Pitiot qui m'a procuré un texte de 1885 (8), nous pouvons situer les moulins du Pont de Perseÿ en amont, donc à l'ouest des moulins Glatard sans doute à l'endroit où l'autoroute traverse le Gier au sud-ouest de la commune.
La rivière du Gier.
Avant de fermer cette brève présentation historique et géographique, je voudrais m'attarder un peu au bord du Gier…
J' ai connu, étant bien plus jeune que maintenant, le Gier couleur charbon de l'ère industrielle, aujourd'hui, ses eaux ont retrouvé de la clarté qu'elles devaient avoir aux XVII° XVIII° siècles.
Comme tous les cours d'eau de France, il était alors jalonné de moulins auxquels il fournissait son énergie, les actes de Tartaras en garde la mémoire.
Le Gier n'est pas une rivière très tranquille et fiable, les actes que nous allons étudier se font aussi l'écho de ses humeurs comme la crue subite qui provoqua, le 2 janvier 1706, la ruine du pont de Perseÿ et la mort de Jean et Jean Bourdin et de Pierre Font qui passaient dessus, ou encore celle qui, le 15 juin 1709, "neya" Jeanne Pipon, veuve d' Etienne Boiron, "passant par le rivage ou gas de la Valonière", car le pont devait être toujours démoli, ou enfin celle, le 2 juin 1777, de Jean Baptiste Valluis domestique à Rive de Gier …
Notons qu'en ce temps-là, notre Gier pouvait déborder à son aise sur les terres de ses rives, aujourd'hui, coincé entre la voie de chemin de fer et l'autoroute comme à la hauteur de St Romain, il provoque d'autres dégâts pouvant causer la fermeture de l'autoroute comme nous l'avons vu il n'y a pas si longtemps!…
Lisons quelques actes témoins de cette mauvaise humeur passagère :
Décès de Jean BOURDIN le 03.01.1706 (voir l'acte)
Le trois de janvier mil sept cent six fut enterré Jean Bourdain fils à Anthoine Bourdin et à Benoiste Gonty ses père et mère du lieu de la Dhuire parroisse de Treves le dit Bourdin estant décédé dans la maison et molains de Jean Bret et Jeanne Laurans du pont de Persye après nous avoir donné des marques de contrition et pénitance quoy qu'il avait été fort opressé par les ruines du dit pont qui renversé par la rivière du Gier le deux dudit mois et an que dessus le tout en présence de Anthoine Burel subsigné André Burel qui na scu signier de ce enquis et Jacques Merle qui na scu signer.
BUREL, BONNAND, FERRY curé.
Décès de Jean BOURDIN et Pierre FON le 04.01.1706 (voir l'acte)
Le quatre janvier mil sept cent six furent enterrés à Treves Jean Bourdin du lieu de la Duiere parroisse dudit Treves par Messire de Pavesin et Pierre Fon dudit lieu tous deux aagés d'environ cinquante ans descédés soubs les ruines du pont de Persier et dans la paroisse de Tartaras le deux dudit mois et an que dessus les dits Bourdin et Fon estant dessus ainsi qu'un autre jean Bourdin dudit lieu de la Duiere qui fut tiré des dittes ruines et conduit dans la maison et molains de Jean Bret et Janne Lauranson sa femme la ditte irruption estant arrivée le deux dudit mois et an que dessus sur les quatre heures et demy du soir le verbal et ordonnance de sépulture fait par M° Pierre Chol capitaine et chatelain de la baronie de Dargoire et Chateauneuf Louis Montalan procureur fiscal Sébastien Millard greffier et furent les dits Boudain et Pierre Fon conduits par moi curé subsigné jusqu'à la vue du clocher dudit Trèves seulement n'ayant pu aller plus loing à cause des eaux et de la nuit tombante présents audit verbal et transport les subsignés avec moy curé de la paroisse de St pierre de Tartaras.
BONNAND FERRY curé.
Décès de Jeanne PIPON le 16.06.1709 (voir l'acte)
Jeanne Pipon de St Maurice sur Dargoire vefve d' Estienne Boiron dit palandre se neia dans gier venant de coindrieu et passent par le rivage appellé le rivage ou gas de valoniere son valet la conduisent Jean Bonand Floris Condamin pierre (?) Benoite Valuis le tout noiant et la levée de son corps faite par Me Hector Faure lieutenant de Châteauneuf et Dargoire greffier commis me Jacque Jarrosson notaire roial de tartaras la mort arriva le quatorze de juin mil sept cent neuf sur les sept heures du soir et la levée dudit corps faite sur les dix heures du mesme jour son corps reposa dans le cimetiere ou dans léglise dudit tartaras depuis la minuit du mesme jour jusques a une heure on environ apres midy qu' il fut emporté dans la maison de son dit feu mary et fut enterree a St Maurice le sèze dudit mois et an que dessus et moy pretre la conduisit.
Décès de Philippa OLAGNIER le 02.05.1766 (voir l'acte)
Philippa OLAGNIER veuve de Jean COUCHOUD habitant aux moulins Clapisson parroisse de Dargoire, âgée de plus de quatre vingts ans trouvée morte depuis deux jours rière cette parroisse en la rivière du Gier, après une ordonnance rendue par Mr le Chatelain et lieutenant de juge de la Baronie de Chateauneuf et Dargoire qui accompagné de Mrs le procureur fiscal et greffier, a fait la levée du corps, aussi qu'il compte par l'extrait que nous en a été laissé en date de ce jour, signé COUPAT greffier, a été ensevelie dans le cimetière de Tartaras par moi soussigné curé dudit lieu le second may mil sept cent soixante six, en présence des mariés Claude REYNIER son beau fils laboureur audits moulins Clapisson, et de Claudine COUCHOUD sa fille, d'Estienne CHOLLET vigneron au Charvanay paroisse de Treves, de Claude GAY, et Benoit CHAZAL valets à Sr Laurent BRET aux moulins Glatard. Ledit CHOLLET a signé, non les autres témoins pour ne sçavoir comme ils l'ont déclaré de ce enquis.
Etienne CHOLET AUQUIER Curé.
Décès de Jean Baptiste VALLUIS le 03.06.1777 (voir l'acte)
Jean Baptiste VALLUIS garçon originaire de cette paroisse agé d'environ trente deux ans et voiturier domestique à Rive de Gier ayant eu hier le malheur d'être surpris par une crue d'eau atterré et suffoqué dans la rivière du Gier, après la levée du corps faite de l'ordre de Messieurs les officiers de la Baronie de Chateauneuf et Dargoire a été enseveli dans le cimetière de Tartaras par moi soussigné curé de ladite paroisse le trois juin mil sept cent soixante et dix sept en présence de Philibert, Jean et antoine Valluis ses frères qui ont déclaré ne savoir signer de ce enquis et de plusieurs autres habitants de cette paroisse.
AUQUIER Curé.
Au XVIII° siècle, une autre voie d'eau, mais artificielle vint transformer notre vallée : Le canal royal Givors qui fut construit entre 1761 et 1780…
Nous reviendrons sur cet événement dans un autre chapitre, quand nous parlerons des gens du canal…
NOTES :
(1) D' après Anne Marie Vurpas et Claude Michel dans "Nom de lieux de la Loire et du Rhône, Bonneton 1997".
(2) Voir Clément Desgranges dans la "Grande encyclopédie du Forez et des communes de la Loire, la vallée du Gier– le Pilat" Editions Horvath : "Tartaras (1168) du nom d'homme Tartarus (du gaulois Tartas) + suffixe –acum". Si cette origine me convient parfaitement, notons cependant que bien d'autres explications, parfois fantaisistes, du nom ont été tentées, Gérard Manet dans "Mémoires du pays du Gier N°3" en dresse la liste… D'autre part, certains vestiges dégagés lors de l'exploitation du charbon au XIX° semblent bien remonter à l'époque gallo-romaine.
(3) D' après Léopold Niepse dans "L' Ile-Barbe" (Lyon 1890), l'abbaye remonterait aux origines du christianisme lyonnais. Quand les moines furent nombreux, ils reconstruisirent un nouveau monastère pouvant contenir jusqu'à 90 moines et une église dédiée à Saint Martin de Tours et à St Loup. Saint Loup, archevêque de Lyon vers 528 jusqu'à sa mort vers 542, issu d'une grande famille lyonnaise, était un ancien religieux de l' Ile-Barbe, il y fut inhumé. L'abbaye de l' Ile-Barbe eut une immense importance, au XII° siècle 86 églises dépendaient d' elle dans le diocèse de Lyon et 113 dans les autres diocèses de notre Sud-Est. Elle possédait aussi 48 prieurés qui étaient tenus de célébrer un certain nombre de messes à l' intention de l' abbaye, de pourvoir à sa subsistance et d'assister un nombre déterminé de pauvres. Ainsi le Prieur de Tartaras avait à secourir 20 pauvres et à célébrer 3 messes.
(4) Bénédiction du sanctuaire de l’église de Tartaras :
"Le dix septième avril mil sept cent quinze nous Pierre CHARETIER docteur en droit et curé de Rive de Gier et Chateauneuf, en suite de la commission à nous donnée par Monseigneur l’archevêque de Lyon en datte du treize avril 1715 signé l’archevêque de Lyon pour bénir le sanctuaire de l’église de Tartaras, laquelle commission ayant accepté avec ferveur et respect nous avons procédé a ladite bénédiction selon la forme prescrite dans le rituel de ce diocèse que nous avons observée de point en point en présence de Messires François FERRY curé de ladite église et Pierre MUNIER vicaire de Dargoire de Benoit JARRIN, de Jacques GROS, Floris BINACHON, Jean RIVOIRE, François DURAND qui ont signé et autres habitants dudit Tartaras."
En 1733 nous trouvons aussi l' "Acte de la visite de l'église de la paroisse de St Pierre aux liens de Tartaras"
"Le vingt deux octobre mil sept cent trente trois nous Gaspard DESVERNAYS docteur en théologie curé d'Orlienas archiprêtre de Mornand soussigné avons fait la visite de l'église de la parroisse de St Pierre aux liens de Tartaras où étant entré nous avons visité et adoré le très St Sacrement renfermé dans un ciboire et un hostensoir d'argent en bon état, nous avons trouvé les retables du maître autel et de ceux d'une partie des chapelles decement ornés, il s'en est trouvé une que nous avons interdite à cause de son mauvais état, nous avons trouvé les fonts baptismaux, la nef, le cimetière, les vases sacrés aussy en bon état, les linges, ornements et livres servant au culte divin en partie usés et hors de service et déchirés et que nous avons interdit et ordonné qu'il en sera incessamment fournis au dépens de qui il appartiendra. Fait par nous Archiprêtre susnommé et soussigné le jour et an que dessus en présence (de ) Mre Jean Pierre PAUREL curé deladite paroisse, de Mre Mathieu DEVAUSELLES docteur en théologie curé d'Echallas, de Mre Jean RODAMEL docteur en théologie curé de Rive de Gier, de Mre Jean Baptiste NAZ de St Marcel, Hector JARRASSON practicien bourgeois et habitant de cette paroisse, Fleuris CONDAMIN et Jacques GROS habitants de lad. parroisse témoins requis et soussignés."
(5) "JEAN BRET MARCHAND ET JEANNE LAURENSON SA FEMME ONT FAIT CONSTRUIRE LA CHAPELLE L'AN 1712 CEUX QUI VIENDRONT S'Y PLASSER VOUS DIRONT REQUIESCANT IN PACE"
Cette inscription est surmontée du blason de Jean Bret que la commune s'est aujourd'hui approprié.
Encerclé par deux branches de laurier nous pouvons encore distinguer un petit arbre surmontant, en pointe, un croissant de lune et entouré, en chef, de deux étoiles.
Par la suite d'une mauvaise lecture; omettant les petites lettres "chand" à la suite de "MAR", certains auteurs appellent Jean BRET : BRETMAR ! C'est ainsi que la municipalité de Tartaras a donné à l' une de ses rues, près de l'église, le nom de BRETMAR… Pauvre Jean Bret qui avait cependant tout fait pour que la postérité garde intacte sa mémoire !
(6) Selon Dauzat et Tarverdaet repris par Anne Marie VURPAS dans "Noms de lieux de la Loire et du Rhône" déjà cité, Dargoire viendrait du nom d'homme gaulois "Argo" suivi de "durum" qui signifie citadelle, ce serait donc la citadelle d'Argo…
(7) Si l'on se réfère au "Dictionnaire des noms propres, toponymes et patronymes de France" par Jean Coste, Murignieux viendrait de "murrhe", matière minérale dénommée fluorine dont les Anciens faisaient des vases très recherchés pour le brillant de leur poli ou la richesse de leurs couleurs, notamment les teintes pourpres.
(8) Dans "Etudes historiques sur l'ancien pays de Jarez" par A. Vachez (1885)
"Le Pont de Percey était situé sur le Gier, au-dessous du village de Trêves et à cent mètres en amont de la station du chemin de fer de Lyon à Saint-Etienne, dite de Trèves-Burel.
Ce pont, qui était bâti en pierre, n'existe plus aujourd'hui. Il s'était écroulé de vétusté déjà en 1719, quand sa culée de la rive gauche fut démolie, vers l'année 1765, lors de l'établissement du canal de Givors. Puis celle de la rive droite disparut, à son tour, en 1858, pour faire place à l'usine à laver le charbon des mines de Tartaras, que la compagnie du gaz établit, à cette époque, sur le bord du Gier. Cochard, qui avait vu ces derniers restes, attribuait la construction de ce pont aux Romains (Notes sur Longes et Trèves). Il est bien certain, tout au moins, qu'il était fort ancien et qu'il servait au passage de l'ancienne route de Vienne à Rive de Gier et à Saint-Etienne. Enfin, c'était le seul pont, qui existait autrefois sur le Gier, entre Rive de Gier et Givors."
Le Pont de Percey n'a donc rien à voir avec la "roche percée" qui, plus en aval, reçue son nom du percement d'un tunnel d'une centaine de mètres pour le passage du canal de Givors.
Edmond ROCHE a eu aussi la gentillesse de me communiquer cet extrait du livre du même Abbé VACHEZ, intitulé "Les paroisses du diocèse de Lyon" paru en 1899 (page 472) :
"A une centaine de mètres en amont de la gare de Trèves-Burel, sur la ligne ferrée de Lyon à Saint-Etienne, on voit une passerelle en bois qui sert à l'exploitation des mines de Tartaras. Cette passerelle occupe l'emplacement d'un ancien pont bâti en pierres; Cochard en attribue la construction aux Romains. Il s'écroula de vétusté au commencement du dix-huitième siècle, vers 1719; la culée de la rive droite fut démolie en 1858, pour faire place à l'usine à laver le charbon établie par la compagnie du gaz. Ce pont est historique, il s'appelait le pont de Percey. Le 10 décembre 1587, ce pnt vit passer successivement certains débris de l'armée protestante, vaincue quelaues jours auparavent près de Chartres, et qui étaient raménés en Languedoc par le fils ainé de l'amiral de Coligny, François de Châtillon, puis l'armée catholique, commandée par Mandelot, gouverneur de Lyon, qui les poursuivit depuis Feurs et qui les atteignit à Chuyer, pour se faire batte."
Marc ROCHET
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